Jean-Michel Delaveau géographe et notamment auteur du livre « La Tiretaine, rivière secrète de Clermont » nous a fait l’amitié de venir partager avec nous informations et réflexions sur le thème de l’eau.
La zone de la plaine de Sarliève s’inscrit dans le Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) du bassin de l’Allier Aval qui vise à planifier la politique de l’eau au niveau local pour fixer des objectifs communs de gestion équilibrée de la ressource en eau sur le bassin versant de l’allier aval (Brioude->Nevers). Ainsi l’objectif principal du SAGE est de définir une politique qui permet de satisfaire les besoins de tous (collectivités/Industrie/agriculture/association…) sans porter atteinte aux milieux aquatiques.
Quelques enjeux:
- Ressource
- Assainissement
- Biodiversité
Concernant la ressource en eau, les besoins vont croissant. Dans notre bassin de vie, 80% de l’eau provient de la nappe alluviale de l’Allier. Notre approvisionnement est donc très dépendant d’une seule source.
La Chaîne des Puys par sa géologie agit comme une éponge. Sur ce terrain basaltique, l’eau s’y infiltre très facilement et rapidement. Ses différents bassins versants alimentent des cours d’eau aux caractéristiques très diverses tels
- Le Rif de Châteaugay : à cru rapide car en pente forte sur un substrat marneux imperméable
- L’Aretière également aux variations de débit rapides car sur un sol granitique imperméable
- Le Bedat et la Tiretaine aux débits plus réguliers
Sur la plaine de Sarliève, c’est le ruisseau du Bec qui coule. Le Bec est un ruisseau atypique car d’origine artificiel. Il fut obtenu par le creusement des rases dont le but était de drainer l’ancien lac de Sarliève. Ainsi, la rase principale nommée « la Grande rase de Sarliève », est elle l’origine du Bec.
Comme la Tiretaine, le Bec s’écoule en direction d’Aulnat commune basse (lieux d’inondations régulières) et il rejoint ensuite l’Artière.
La plaine de Sarliève se situe dans la partie sud de la Limagne sur une terrain de calcaire/marne, plus ou moins imperméable.Avant son drainage, l’eau y était affleurante. Son bassin versant issu de la chaine des puy est basaltique.
Une partie de sa surface est déclarée zone inondable sur le plan de prévision des risques. Ces délimitations sont issus de travaux d’estimation des risques notamment basés sur l’inondation de 1835 (inondation de référence dans notre région).
Concernant l’assainissement de l’eau, la séparation des réseaux d’eaux usées et de l’eau pluviale est plutôt récente. Elle date des années 70. Ainsi tous les constructions (notamment les vieux bâtis des centres bourg) datant d’avant 70 n’avaient pas de réseau séparée. On parle de réseau unitaire, où toutes les eaux (eaux usées et eaux pluviales) transitent par une seule et même canalisation et se mélangent.
Aujourd’hui le problème est critique lors des orages car les stations d’épuration peuvent littéralement déborder et procéder à des rejets sans traitement. La directive européenne sur l’eau de 2015 a permis une amélioration de cette situation par l’instauration de bassin de stockage; Ces bassins (parfois enterrés) permettent en cas d’intempéries de stocker tout ou partie du volume d’eau pour le renvoyer progressivement à la station d’épuration. Ces équipements ont permis une notable amélioration de la qualité de l’eau dans nos rivières.
Les conditions de gestion de l’eau sur la plaine de Sarliève sont très particulières. Ancien lac, l’eau est encore très présente à faible profondeur. Certaines zones peuvent être périodiquement inondées.
La Ferme de Sarliève aura des besoins indispensables en eau tant pour les animaux (hydratation des ovins, poules…) que pour ces cultures (céréales/maraichage).
Ceci posera également la question de la qualité de l’eau tant pour l’irrigation des cultures que pour l’élevage.
Sur notre territoire une expérience de reméandrage est conduite sur la Tiretaine vers Aulnat.
